La Réunion est une
île française du sud-ouest de l'
océan Indien située dans l'
archipel des
Mascareignes à environ 700 kilomètres à l'est de
Madagascar et à un peu plus de 200 kilomètres au sud-ouest de l'
île Maurice, terre la plus proche.Soumise à un
climat tropical, elle présente un
relief escarpé formé il y a seulement quelques millions d'
années. Aussi, malgré une
érosion très marquée, elle culmine à 3 071
mètres d'
altitude au sommet du
piton des Neiges et abrite par ailleurs l'un des
volcans les plus actifs du monde, le
piton de la Fournaise. Les
coulées de lave émises par ce dernier ont augmenté régulièrement la
superficie totale de ce territoire battu par les lames et qui jouit sur ses quelques 2 512 kilomètres carrés actuels d'un
endémisme naturel exceptionnel.
Île jeune d'un point de vue
géologique, La Réunion l'est également de par son
histoire humaine, n'ayant été habitée qu'à compter du milieu du
XVIIe siècle, soit environ 150 ans après son apparition sur les
portulans des navigateurs
portugais. Jusqu'alors connue en
français sous le nom de
Mascareigne, elle devient sous celui de
Bourbon une
escale de la
Compagnie française des Indes orientales puis se transforme rapidement en un
comptoir stratégique de la
route des Indes du fait de l'essor du
commerce du
café à partir des
années 1710. Bientôt une véritable
société de plantation, la
colonie passe ensuite sous le contrôle direct du
roi de France dans les
années 1760 avant d'être réaffectée à la
culture de la
canne à sucre au terme des
Guerres napoléoniennes, puis d'être définitivement rebaptisée de son nom actuel et privée du recours à l'
esclavage en
1848. Il s'ensuit une
crise économique rampante à laquelle un terme définitif ne sera mis qu'avec sa transformation en
département français en
1946.La Réunion est depuis lors un
département d'outre-mer désigné par le numéro
974, et elle bénéficie de ce fait d'un développement rapide auquel participe son statut plus récent de
région ultrapériphérique de l'
Union européenne. Néanmoins, et en dépit de son appartenance à la
zone euro, son tissu productif reste structurellement fragile, étant toujours fortement dépendant de la
France métropolitaine, comme le montre son
commerce extérieur très déficitaire. On y relève un
taux de chômage extrêmement élevé, résultat de la croissance encore soutenue de la population, qui est en
2008 d'environ 800 000 habitants. Les Réunionnais se concentrent sur les 200 kilomètres de
côtes, où l'espace et le
logement viennent à manquer.
Mais loin de n'être qu'un problème, la
démographie locale est aussi une formidable richesse eu égard à la
jeunesse des Réunionnais et à leurs origines variées, à la fois
européennes,
malgaches,
est-africaines,
indiennes,
malaises et
chinoises. La cohabitation dans un espace restreint a d'ores et déjà donné lieu à des mélanges inédits, leurs
langues dialoguant via le
créole réunionnais, leurs
religions se rencontrant autour d'un
syncrétisme original, leurs
gastronomies nourrissant ensemble la
cuisine réunionnaise et leurs
musiques fusionnant pour donner le
séga et le
maloya. Ce
métissage original est considéré comme un atout essentiel pour le premier
secteur économique de l'île, l'
industrie touristique locale, à qui elle doit son surnom d'
Île intense.
Pour rompre avec le nom d'île (de) Bourbon, trop attaché à l'ancien pouvoir royal, la Convention Nationale décide, par décret du 17 mars 1793 , de renommer le territoire : « île de la Réunion ». Ce choix pourrait avoir été fait en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens lors de la marche sur le palais des Tuileries, mais aucun document ne le justifie et le sens du mot « réunion » pourrait avoir été purement symbolique.
Avec le premier Empire, puis la Restauration, l'île change à nouveau de nom, en « île Bonaparte » puis à nouveau en « île Bourbon ». Elle ne redevient l'« île de la Réunion », cette fois définitivement, que par arrêté du gouvernement provisoire du 7 mars 1848.Conformément à la graphie originelle et aux règles orthographiques et typographiques classiques, toujours en vigueur, « la Réunion » s'écrit avec une minuscule à l'article. Cependant au cours de la fin du XXe siècle, la graphie « La Réunion » avec une majuscule s'est développée dans de nombreux écrits pour souligner l'intégration de l'article dans le nom. Cette graphie correspond aux préconisations de la Commission nationale de toponymie et figure notamment ainsi dans l'actuelle Constitution de la République française aux articles 72 et 73.
D'un point de vue
géographique, La Réunion est une
île de l'
hémisphère austral située dans le sud-ouest de l'
océan Indien par 21 degrés de
latitude sud et 55 degrés de
longitude est. Cette localisation la place au large de la
côte sud-est du
continent africain, à qui on la rattache traditionnellement en l'englobant tantôt dans l'
Afrique australe, tantôt dans l'
Afrique de l'Est ou plus souvent dans l'ensemble
géopolitique flou appelé
Sud-ouest de l'océan Indien. De fait, elle se trouve plus précisément à environ 700 kilomètres à l'est de la façade orientale de l'île de
Madagascar, qui relève elle aussi de ces régions du monde.
La Réunion est l'île la plus occidentale d'un groupe d'îles que l'on appelle
Mascareignes, et que l'on assimile à un
archipel. Elle est située à approximativement 200 kilomètres de l'île la plus proche, qui est l'île Maurice, soit l'île principale d'un
État souverain appelé
République de Maurice et qui a pour possession la troisième plus grande île de ce groupe,
Rodrigues, située plus à l'est.
Le climat est tropical. Températures variant de 21°C (août) à 32°C en
janvier. Fortes précipitations à l’est, climat plus sec à l’ouest et au sud. Prédominance de vents d’alizés (à l'est). Cyclones en janvier-mars parfois dévastateurs, avec vents dépassant 200 km/h et précipitations diluviennes.
La Réunion est une île volcanique de l’océan Indien.
Elle est née, il y a quelque 2 millions d’années, avec l’émergence d’un massif montagneux culminant au piton des Neiges qui est, avec une altitude de 3 070,50 m, le sommet le plus élevé des Mascareignes et de l’océan Indien (mesure GPS effectuée en mai 2003 par l’Ordre des géomètres experts de La Réunion).
Ce massif forme la partie ouest de l’île, alors que l’est est constitué d’un volcan bien plus récent, à peine vieux de 500 000 ans, l’un des plus actifs de la planète : le piton de la Fournaise.
Le massif ancien, dont les volcans sont actuellement inactifs, abrite trois vastes cirques : les cirques de Salazie, Mafate et Cilaos, creusés par l’érosion. Le massif ancien est séparé du massif de la Fournaise par une trouée formée de la plaine des Palmistes et de la plaine des Cafres, voie de passage entre le nord et le sud de l’île. L’érosion a donné à ces formations volcaniques des reliefs abrupts, des a-pics vertigineux, des canyons, de multiples cascades, qui donnent à l’île une grande beauté et l’a faite surnommer « l’île à grand spectacle ».
La magnificence des paysages est accrue par la diversité des végétations qui prospèrent dans ces sites.
La partie émergée de l’île ne représente qu’un faible pourcentage (environ 3%) de la montagne sous-marine qui la forme.
L’île de La Réunion possède une faune et une flore variées, bien que localement menacée par des espèces introduites devenues invasives. Contrairement à la Guyane, on n’y trouve aucun grand mammifère sauvage (jaguar ou autres fauves par exemple). En revanche, de nombreuses espèces endémiques y sont répertoriées. Souvent menacées, comme leur habitat par la périurbanisation[8], elles font l’objet de plans de sauvegarde.
Net-Biome est un projet coordonné par la région Réunion et aidé par la Commission européenne pour mettre en réseau (à partir de 2008) les politiques publiques de recherche dans le domaine de la restauration et gestion durable de la biodiversité tropicale et subtropicale dans les 7 régions ultrapériphériques et la quasi-totalité des Pays et Territoires d’Outre-Mer de l’UE. Il s'appuiera notamment sur ;
L’île de La Réunion a la particularité de présenter une flore très variée. En effet on recense plus de 1 000 espèces de plantes sur l’île de La Réunion. Les différentes migrations y ont largement contribué au fil des siècles.
La réserve naturelle de Saint-Philippe
Mare-Longue est l’une des dernières
forêts primaires mégathermes hygrophiles de basse altitude de l’archipel des
Mascareignes.
La Réunion est une des seules îles de la région dont les premiers habitants aient été des Européens. En effet, l’île était totalement inhabitée avant d’être découverte par des navires européens en route vers les Indes. Si l’on date sa découverte à 1500, il faut savoir que des explorateurs arabes semblent l’avoir déjà repérée avant.
Un navigateur portugais, Diogo Dias, y aurait débarqué en juillet 1500. Un autre navigateur portugais, Pedro de Mascarenhas y débarque le 9 février 1512 ou 1513, jour de la Sainte-Apolline, alors qu’il est sur la route de Goa. L’île apparaît ensuite sur des cartes portugaises sous le nom de Santa Apolonia. Vers 1520, La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues sont appelées archipel des Mascareignes, du nom de Mascarenhas. Aujourd’hui, ces trois îles sont couramment appelées les Mascareignes.
Au début du XVIIe siècle, l’île est une escale sur la route des Indes pour les bateaux anglais et néerlandais. Le 23 mars 1613, l’amiral néerlandais Pieter Willemsz Verhoeff (Pierre-Guillaume Veruff), de retour de Java, fait escale à La Réunion et baptise l’île encore inhabitée England's forest.
Les Français y ont ensuite débarqué pour en prendre possession au nom du roi en 1642 et l’ont baptisée île Bourbon, du nom de la famille royale. En 1646, douze mutins chassés de Madagascar sont abandonnés à La Réunion.
C'est en 1665 qu'arrivent les vingt premiers colons de l'île de Bourbon. Cinq navires composaient l’escadre commandée par M. Véron : « l’Aigle blanc », « la Vierge », le « Bon port », « le Saint-Paul » et « le Taureau ». Le navire amiral battait pavillon de la Compagnie des Indes Orientales. La Loire charriait encore des glaçons quand la flotte quitta le quai de la Fosse à Nantes dans les premiers jours de février 1665. Prenant la direction des ports et des établissements de la côte de Malabar et du golfe de Bengale, elle est arrivée à l’île de Bourbon le 9 juillet 1665. La traversée fut marquée par une tragédie, qui fit douze victimes, lors de l’escale au Cap Vert le jeudi Saint 4 mars 1665 . Le 11 avril suivant, ayant rendu à ses morts un dernier hommage, la flotte remit à la voile. « Elle continua son voyage sans accident », note le chroniqueur Rennefort.
Parmi les vingt colons venus de France, on note la présence d'Hervé Dannemont (devenu Dennemont), né le 17 décembre 1635 à Brix (Manche), fils de Jacques Dannemont, maître verrier et de Marie Lecarpentier. Il a épousé vers 1668 à Saint-Paul, Léonarde Pillé, originaire de Granville. Hervé Dennemont serait décédé le 16 novembre 1678. Les Dannemont de Normandie sont représentés, aujourd'hui, par une trentaine de familles sur l'île de la Réunion. On les trouve également à l'île Maurice mais aussi à Madagascar... En Normandie, la famille s'est éteinte au XVIIIe siècle, le nom ayant muté en Dalmont. (Sa descendance est bien connue grâce à Camille Ricquebourg, auteur du dictionnaire généalogique des familles de Bourbon).
Françoise Chatelain de Cressy est arrivée pendant cette période et est à l’origine de plusieurs familles connues de Bourbon.
À partir de 1715, l’île connaît un important essor économique avec le développement de la culture et de l’exportation du café. Cette culture, malheureusement, a été à l’origine du développement considérable de l’esclavage dans la colonie. Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur de l’île de 1735 à 1745, a apporté une dimension stratégique au développement de l’île, devenue pourvoyeuse en vivres de l’île de France (aujourd’hui île Maurice) et de la flotte française engagée dans la guerre franco-anglaise des Indes. Citons également le rôle de l’intendant Pierre Poivre, qui a considérablement enrichi la flore locale et diversifié les ressources agricoles par l'introduction de très nombreuses espèces tropicales, et notamment le girofle et la noix de muscade dont le commerce fut florissant au XVIIIe et début du XIXe siècle.